lundi 28 janvier 2008

こにち。。。what?

こにちわ – konichiwa – bonjour!

Voilà un des premiers mots japonais que j’ai appris. Avec おはようございむす (ohayoo gozaimasu – bon matin) et こんばんは (konbanwa – bonsoir). Les formes de politesse ici sont absolument incroyables, car tout le monde, sans exception, les respectent.

Le matin, quand je me lève, je vérifie habituellement mes courriels et je vais fouiner un peu sur les sites de Radio-Canada et de La Presse pour me tenir au courant de ce qui se passe chez nous... Et voilà que je tombe sur un article intitulé « La nature du futur à Tokyo », par Gérard Coderre du Soleil, collaboration spéciale à La Presse, le samedi 26 janvier 2008.

Cet article est tellement près de la réalité du Japon... Et pas seulement à Tokyo! Laissez-moi vous citer un passage justement sur les types de salutations, juste pour vous donner une idée...

« ... le Japon est le pays des bonnes manières dont les salutations d’usage ne sont que la pointe de l’iceberg, depuis le salut profond tout imprégné de respect et de dignité de la personne âgée qui se casse littéralement en deux avant de s’asseoir à côté de son voisin à bord du train, en passant par le salut condescendant de l’homme d’affaires influent qui se sent au-dessus de la mêlée et qui n’a que faire de ce rituel jugé dépassé, le salut énergétique du militaire, le salut formel et mécanique du contrôleur à bord du train au moment de vérifier les billets des passagers, le salut-plongeon des jeunes filles timides croisées au hasard aux abords d’un sanctuaire shintoïste, le salut servile et répété du propriétaire du dépanneur du coin au moment d’encaisser vos yens et le salut escamoté et impatient de l’ado qui n’a, pour le moment, que faire de ces formalités, mais qui révisera ses positions dans quelques années...»

C’est tout à fait fascinant d’être ici et de pouvoir observer les liens qui tissent tous les membre d’un même société futuriste, qui ne pense qu’à aller vers l’avant, mais qui reste tout de même solidement attachée à ses traditions ancestrales.

Monsieur Coderre a raison de dire que les saluts ne sont que la pointe de l’iceberg... Ce n’est qu’un simple exemple de la complexité de la culture japonaise. Il m’arrive de plus en plus souvent de penser que j’ai compris un aspect quelconque, mais paf! Le lendemain arrive avec un contre-exemple tout aussi contradictoire que le premier.

Nous pesons que nous sommes polis en vouvoyant les gens que nous ne connaissons pas, ou simplement par marque de respect. Ici, ce n’est pas seulement le verbe qui change, mais la structure de phrase au complet!! Je ne pourrais jamais m’adresser à mon directeur d’école de la même façon qu’à mes collègues de travail ou mes élèves. Par exemple, pour dire « il n’y a pas… » au directeur, je devrais employer le discours formel « でわありません – dewa arimasen ». Avec mes collègues, je pourrais dire « じゃありません – ja arimasen” tandis qu’avec mes élèves, je pourrais utiliser un discours totalement informel “じゃない – ja nai”.

Le fait d’apprendre un langue aussi différente me fait réfléchir sur la mienne – le français, ainsi que l’anglais. Notre langue est vraiment le reflet de qui nous sommes, d’où nous venons et d’où nous allons... C’est peut-être « cliché » à dire, mais quand on y pense, c’est vrai!!

Bon... voilà un grand discours philosophique ce matin!! Je devrais peut-être aller déjeuner et me faire un thé; mon cerveau va dégeler et tout va revenir à la normale!!!