dimanche 16 mars 2008

Bouffe (nom fém.): quelque chose que l’on mange et qui n’est pas toujours appétissant...

Vendredi soir, j’avais mon えんかい (enkai), le souper avec tous les profs de 1e année à l’école pour célébrer la fin de l’année scolaire. Alors de la bouffe, on en a mangé, et pas mal! À différence près que nous étions dans un restaurant traditionnel japonais - très chic en passant, et donc nous avons eu droit à un menu traditionnel japonais. Ouf!

Tout a commencé vendredi après-midi... Depuis 10h le matin qu’il pleuvait à boire debout, mais vraiment, une grosse tempête. Ça faisait longtemps que je n’avais pas vu autant de pluie que ça. J’étais à mon bureau, en train de travailler, quand ma superviseur est venue me voir pour me dire qu’aujourd’hui, comme c’était la fin de l’année scolaire (ou presque) et que nous étions vendredi, c’était OK si je quittait plus tôt. Et ce n’était pas des farces : je pouvais quitter à 2h à la place de 4h. Cool!! Mais il pleuvait toujours vraiment beaucoup et je devais aller chez ma famille d’accueil...

J’ai appelé ma mère d’accueil pour lui demander si c’était OK pour moi d’arriver chez eux vers 2h15, mais elle et mon père d’accueil étaient tous les deux à l’hôpital pour leurs examens annuels. Elle m’a dit qu’ils seraient de retour vers 3h, alors je me suis dit qu’étant donné la température, ça ne me faisait pas grand chose de rester une heure de plus. Vers 2h30, mon téléphone cellulaire sonne (je l’entends vibrer dans mon sac à dos). Habituellement, je ne réponds jamais, mais comme c’était vendredi après-midi, je me suis dit qu’au moins, je vérifierais qui ça aurait pu bien être...

C’était ma mère d’accueil : elle me dit qu’ils sont revenus de l’hôpital et si je veux bien, ils peuvent me ramener en auto chez eux. YESSSSSSS!!!!! Je vous le dit : la température était vraiment dégueu!! J’ai passé une partie de l’après-midi chez eux à jaser et à boire du thé. Je devais prendre l’autobus de chez eux pour me rendre en ville pour l’enkai, alors vers 4h, j’ai commencé à me préparer. Finalement, c’est mon père d’accueil qui m’a reconduit à l’arrêt d’autobus le plus près afin que je n’ai pas à marcher sous la pluie, qui n’avait toujours pas diminué d’intensité depuis le matin. Ils sont vraiment des amours, ma famille d’accueil!!!

Alors je me rends jusqu’au centre-ville et j’ai une quarantaine de minutes d’avance. Comme j’avais un peu de temps, je me suis promenée dans le centre d’achats de la station de train, qui est toujours intéressant... Après une vingtaine de minutes, je me suis tannée et j’ai commencé à marcher vers le restaurant, qui est à un gros 5 minutes de marche de la station.

Quand je suis arrivée au restaurant, quelques profs étaient déjà là, mais ils étaient des profs de japonais, alors ils ne parlaient pas vraiment anglais... On a essayé de discuter un peu, parlé de la pluie et du beau temps, fais beaucoup de sourires, mais sans plus. Finalement, vers 6h, tout le monde était là et le souper pouvait commencer. Les places avaient été tirées au sort, mais j’ai eu la chance d’être assise entre deux profs de japonais avec qui je jase un peu une fois de temps en temps et quelques profs d’anglais étaient à ma table. Jai donc pu passer une belle soirée, question « interaction »!!

J’arrive maintenant à la partie la plus intéressante de la soirée : la bouffe. Nous avons eu droit à un menu de je ne sais plus combien de services (environ une dizaine), mais très... comment dire... intéressant. Alors laissez-moi vous raconter...

1 – Le premier plat que nous avons eu était un bol d’algues assez visqueuses merci, recouvertes d’une espèce de mousse (foam) blanche et des minuscules morceaux de poisson. C’est après que j’ai appris que le poisson en question était du « blow fish », le poisson qui peut être mortel s’il n’est pas correctement apprêté. Verdict : le goût, super, mais la texture, franchement écoeurant.

2 – Ensuite, nous avons eu un bol de légumes verts marinés (des épinards et autres légumes non-identifiables) recouverts d’oeufs de poisson bouillis, tout pris en pain. Verdict : OK, mais pas deux fois!

3 – L’assiette de sashimi. Du sashimi, pour ceux qui ne connaissent pas, ce sont des morceaux de poisson crus. Sec de même. Pas de riz, pas d’algues... Juste le poisson. Je dois dire que c’était vraiment bon... Mais de voir l’assiette comme telle, ça faisait un peu peur. Il y avait deux crevettes géantes, avec la tête et les pattes (mais on les arrache avant de manger la crevette – la même chose que si elles étaient cuites). Il y avait aussi un poisson qui était présenté avec la tête et la queue, mais encore une fois, c’était seulement de la décoration. Ouf! Et le tout été servi avec de la sauve soya, du wasabi et du miso, une pâte de bean de soya fermenté. Miam miam miam!

4 – Pour continuer dans le thème du poisson, nous avons eu droit à de l’abalone (je ne me souviens plus du mot en français... oups!) C’est dans le même principe d’une huître ou une moule. C’est un coquillage, mais la chair à l’intérieur est toute préparée et coupée en tranches. Chaque personne avait un brûleur et la coquille de l’abalone était mise sur une grille au-dessus de la flamme. On dit que l’abalone est vraiment un met raffinée et super cher, mais bof, honnêtement, c’est pas à tout casser.

5 – Après le thème des poissons, c’était le thème des brûleurs... Le plat suivant, servi au-dessus de l’autre brûleur que chacun avait à sa place était un なべ « nabe », qui est un peu comme de la fondue, mais vraiment, c’est une soupe avec plein d’affaires dedans. Juste avant d’allumer la flamme, nous devions verser un œuf dans la soupe, et la flamme du brûleur faisait cuire l’œuf. Nous avons attendu 5-10 minutes après que la flamme soit allumée pour commencer à manger, et c’était vraiment bon. Il y avait des moules, des légumes (oignions, patates et compagnie) et l’œuf.

6 – Là, j’ai mangé le plat le plus bizarre que j’aie jamais mangé dans toute ma vie : du jellyfish. Oui, oui, du jellyfish. C’était cuit, je ne sais pas trop comment, et je ne sais pas trop quelle partie du jellyfish on mangeait, mais c’était du jellyfish. Le goût, bof, ça goûtait pas grand chose. Mais la texture... c’était à donner des frissons! Vous savez quand on mange une cuisse de poulet – tout à fait normale – et qu’on tombe sur les nerfs ou les tendons (le bout « crunchy » près des os, et bien, c’était exactement la même texture. Sauf qu’il fallait manger. Au moins, les morceaux étaient assez petits, alors on pouvait les avaler facilement. Aussi, le plat était servi avec une pâte de poisson cru, qui était assez bonne, alors bon. Sans commentaires!

7 – C’est pas fini... Nous avons eu un bol avec des patates à l’intérieur, qui marinaient dans un espèce de bouillon semblable à de l’huile d’olive, avec un légume vert non-identifiable et un morceau de poisson. Cuit. Ouf! C’était bon.

8 – Rendu là, j’était pas mal pleine, malgré que les portions servies étaient vraiment minuscules, alors c’était vraiment pas si pire que ça a l’air. Alors après le jellyfish et les patates, nous avons mangé une salade de crevettes CUITES!!!!!! Wow!! C’était vraiment bon – délicieux même! Il y avait des crevettes, du brocoli et de l’aubergine. Miam miam!

9 – Ce que je n’ai pas dit c’est que depuis le coup d’envoi du souper, le かんぱい « kanpai » qui veut dire « santé », et bien, tout le monde buvait. Et ça en prend pas gros aux japonais avant d’être pompette... Après deux verres de bière (des petits petits verres, qui sont à peu près la moitié d’une bière chez nous), beaucoup des profs étaient déjà un peu plus bruyants que d’habitude. Est-ce vraiment les effets de l’alcool ou bien la pression sociale qui veut que quand on boit, on se laisse aller? Je ne sais pas... Mais tout ça pour dire qu’après la salade de crevette, nous avons été servi des bols de riz aux algues (pour moi, c’était pas des algues du tout : ça goûtait le poulet!) et une théière chaque. Une théière chaque. Ça en faisait pas mal du thé... C’est après quelques secondes que j’ai réalisé que le thé était en fait pour verser dans le bol de riz. Et ça aussi, c’était délicieux. Ça goûtait pareil comme la soupe poulet et riz qu’on mange quand on a la grippe. C`était pas sans raison que nous avons mangé ça vers la fin du repas : il paraît que c`est aussi super efficace contre les lendemains de veille...

10 – Avec la soupe au poulet et riz, version japonaise, nous avons mangé des « japanese pickles ». Il s’agit la plupart du temps de だいこん « daikon », radis japonais, marinés et assaisonnées. Comme j’en mange presque à tous les jours maintenant, rien d’anormal à signaler!

11 – Finalement, après tout ça, nous avons eu droit au dessert. Une crème-caramel, et un dessert typiquement japonais : もち et あんこ « mochi » et « anko ». Le mochi, c’est une pâte semi-transparente faite à partir de riz. Ça goûte pas grand chose et c’est un peu collant, mais j’adore ça! Aussi, le anko, c’est aussi une pâte, parfois plus liquide, parfois plus solide, de haricots rouges sucrés. Le tout servi avec du thé vert.

Disons que tout ce repas a été mémorable... pour le meilleur, et pour le pire! Bon appétit!